Laction en responsabilité civile extra-contractuelle est dirigée contre lauteur du dommage (cest la responsabilité du fait personnel) ou contre la personne civilement responsable dans le cas de la responsabilité du fait dautrui ou de la responsabilité du fait des choses. Laction peu également être dirigée contre lassureur du responsable puisque la victime dispose à son encontre dune action directe.
La partie à lorigine du dommage peut être aussi bien une personne physique quune personne morale. Cette dernière engagera alors sa responsabilité propre pour toutes les fautes commises par ses représentants et elle prendra à sa charge toutes les fautes commises par les personnes dont elle doit répondre (par ex. les employés dans le cadre dune société) et tous les dommages causés par les biens quelle a sous sa garde.
Le droit à réparation de la victime survit au décès du responsable. Ainsi, lorsque la personne à lorigine du dommage est une personne physique, laction pourra être exercée contre ses héritiers. Lorsquune personne morale vient à disparaître, en dehors du cas de la liquidation, sa dette de réparation peut également se transmettre à la société acquérante.
LEtat ou ses collectivités (Départements, Régions, Communes) peuvent voir leur responsabilité engagée pour les actes commis par leurs fonctionnaires. On distingue alors selon que la faute commise par les agents est une faute personnelle, ou une faute de service cest-à-dire rattachable à lexercice de leurs fonctions.
LÉtat (ou ses collectivités) est ainsi reconnu responsable lorsquune faute de service est commise par lun de ses agents et que celle-ci porte atteinte à des intérêts patrimoniaux ou engendre un dommage matériel, corporel ou moral. Lagent est lui irresponsable, cest sur ladministration que portera la charge de la réparation. Dans les faits, il peut sagir dune mauvaise organisation ou dun fonctionnement défectueux du service public que lEtat est chargé dorganiser. Bien que lauteur de la faute soit un fonctionnaire cest lÉtat qui est déclaré responsable car la faute est inséparable du service public. Il ne sagit pas alors dune responsabilité civile de droit commun, mais cest la responsabilité administrative qui entre en jeu. Dans ce type dhypothèse, ce sont les juridictions de lordre administratif qui sont seules compétentes car cela implique de porter une appréciation sur le fonctionnement de ladministration. La responsabilité administrative constitue l'obligation faite à l'Etat, aux collectivités locales ainsi que les autres personnes morales de droit public de réparer les dommages causés aux administrés dans le cadre des activités de service public.
Lorsque lagent de lEtat commet une faute personnelle, cest sa responsabilité propre qui est recherchée. La faute personnelle correspond aux faits ou agissements dommageables commis par le fonctionnaire lors de lexercice de sa mission de service public, mais qui peuvent se détacher de sa fonction. Dès lors, la faute ne trouve pas son origine dans un dysfonctionnement du service, mais dans le comportement individuel de lagent, de sorte quun autre agent dans les mêmes circonstances aurait pu agir différemment. Dans ce cas, bien que la responsabilité de la faute soit censée peser sur lagent (cest à lui quincombe la réparation), lEtat est souvent indirectement reconnu responsable, il se substitue alors à lauteur du dommage et apporte réparation à la victime. Il peut éventuellement se retourner contre le véritable auteur par le biais dune action récursoire.